Lynne Ramsay a présenté son nouveau film, Die, my love, en compétition officielle au Festival de Cannes 2025. L’occasion pour Jennifer Lawrence de briller dans l’un de ses meilleurs rôles.
Depuis la présentation en compétition officielle de Die, My Love, le nouveau long-métrage de Lynne Ramsay (We Need to Talk About Kevin, A Beautiful Day…), le prix d’interprétation féminine du Festival de Cannes 2025 semble déjà avoir été attribué à Jennifer Lawrence. L’actrice révélée par la saga Hunger Games apparaît en tout cas, à quelques jours de la cérémonie de clôture, comme l’une des favorites.
En prêtant ses traits à Grace, une jeune mère atteinte d’une dépression post-partum, Jennifer Lawrence a convaincu la Croisette, délivrant une performance habitée devant la caméra de Lynne Ramsay. La comédienne dévore littéralement la pellicule, éclipsant même son partenaire de jeu, Robert Pattinson. Scènes intimes et bestialité à tout épreuve sont ainsi les ingrédients du « cocktail Lawrence ». Une envergure de jeu que l’on avait pas vue chez la comédienne depuis Mother! (2017) de Darren Aronofsky, dans lequel elle incarnait déjà une mère de famille au bord de la crise de nerfs.
En abordant le post-partum, mais aussi un couple à la dérive après l’arrivée d’un enfant, Lynne Ramsay laisse toute l’amplitude à son actrice pour explorer son corps et ses émotions. Jennifer Lawrence, tour à tour explosive, sensible, parfois même fantomatique, offre une interprétation impériale.
Avec Die, My Love, Lynne Ramsay offre donc le portrait d’une femme faillible et fait de son actrice une prétendante sérieuse au prix d’interprétation féminine, 12 ans après son Oscar de la meilleure actrice pour Hapiness Therapy (2013).
Que vaut Die, My Love de Lynne Ramsay ?
Sans la performance magistrale de Jennifer Lawrence, le film de Lynne Ramsay a du mal à convaincre. Si le point de départ, aussi intime qu’universel, est intéressant, la démonstration de la cinéaste britannique se perd rapidement dans un enchaînement trop expérimental. La narration en devient profondément confuse et ne parvient jamais à se renouveler. Comme si la cinéaste, en voulant aborder un sujet lourd et profond, ne parvenait jamais réellement à rentrer dans la psyché de son personnage principal ni à comprendre la manifestation réelle de sa détresse.
Même chose quand la réalisatrice dépeint l’érosion du couple. En s’autorisant l’ellipse narrative et sans jamais montrer les fondations du duo amoureux formé par Jennifer Lawrence et Robert Pattinson, elle peine à mener les spectateurs à saisir la force de leur amour, malgré une scène d’ouverture passionnelle et rock’n’roll.
Le rock, d’ailleurs, la réalisatrice en fait l’un de ses personnages majeurs, notamment à travers le rôle de Robert Pattinson. Toutefois, il en ressort davantage une cacophonie, plutôt que de vraies parenthèses poétiques. Un symbole de la torpeur de Grace, mais surtout de la densité du film, qui finit par s’écrouler dans son final en proposant une œuvre trop fantastique pour un sujet bien trop sérieux. À l’image de ton titre, qui résonne comme un avertissement, Lynne Ramsay semble avoir laissé son film mourir.
