
Lancée le 26 mai sur MyCanal et Canal+, la nouvelle série de Pierre Leccia installe son intrigue dans les territoires brûlants de la mafia corse, à la croisée du thriller judiciaire et du drame familial.
Dans Plaine orientale, Pierre Leccia (Un prophète) revient sur les terres de Mafiosa pour livrer un récit plus intime et contemporain. Diffusée depuis le 26 mai sur Canal+, la série suit Reda Campana (interprété par Raphaël Acloque), ancien braqueur fraîchement libéré après dix ans de prison.
Délaissé par son ancien clan, il retrouve Inès (Lina El Arabi), sa demi-sœur devenue magistrate dans le nouveau pôle anti-mafia de Bastia. Ensemble, ils scellent un pacte incertain pour faire tomber César Carlotti (Éric Fraticelli), parrain local et chef d’un réseau désormais tourné vers le BTP et les marchés publics.
Fratrie, trahison et rédemption
Le récit dépasse les codes classiques du polar pour explorer les strates profondes de l’identité, de la fraternité et de l’appartenance. « Dès l’entame, on comprend que le créateur a choisi de poser des questions », note Télérama, qui souligne la portée philosophique de la série : « En Corse comme ailleurs, personne ne devrait être essentialisé ».

Cette plongée dévoile « des histoires familiales très fortes, des hommes et des femmes confrontés à des drames », explique d’ailleurs Pierre Leccia à TV Magazine. Le combat de Reda est celui d’un homme rejeté à la fois par ses pairs corses et par ses racines arabes.
Une mise en scène tendue
La critique salue l’élégance et la rigueur de la mise en scène. Pour le site Cliffhanger & Co, « la puissance dramatique du récit s’impose d’emblée », tandis que « l’écriture est précise, tendue, et ne laisse jamais retomber la pression ».

Le duo principal est qualifié de « magnétique, tendu et captivant », avec « Lina El Arabi […] impressionnante » et Raphaël Acloque « confondant de charisme ». L’œuvre ne s’arrête pas à son binôme : « Tous évoluent dans ce fil ténu entre le bien et le mal, entre loyauté et trahison », écrit encore le média.
La Corse, un personnage à part entière
Le Monde affirme quant à lui que Plaine orientale « dépeint une Corse plus ou moins à rebours des clichés, même si la tentation du folklore n’est jamais très loin ». « La Corse est la première actrice que nous avons engagée », explique Leccia à TV Magazine. L’île, filmée dans ses contrastes, devient un théâtre propice aux conflits générationnels, économiques et identitaires.
Pour Planète CSAT, la série s’impose également comme « une proposition ambitieuse et nécessaire » qui « prouve que le polar français peut encore surprendre et émouvoir ». L’intrigue policière laisse affleurer des tensions contemporaines : racisme, changement des circuits mafieux, perte des repères. Comme le résume Le Monde, « l’un des intérêts majeurs réside dans la double méfiance dont font l’objet les Corses d’origine arabe », mais aussi dans « la singularité de la vie sur l’île ».