Actu

Une Palme politique, le cinéma américain oublié… Que retenir du Festival de Cannes 2025 ?

27 mai 2025
Par Robin Negre
Wagner Moura dans "L'agent secret."
Wagner Moura dans "L'agent secret." ©Ad Vitam

Le Festival de Cannes s’est terminé le samedi 24 mai en décernant la Palme d’or au film Un simple accident de Jafar Panahi.

Le Festival de Cannes 2025 est terminé. Après plus de dix jours de compétition, d’évènements spéciaux, de présentations inédites et de tapis rouge, le plus grand festival de cinéma du monde a pris fin. Retour sur les éléments plus importants à retenir de cette 78e édition.

Un palmarès politique

Cette année, le palmarès a été définitivement politique. Alors que les tensions et les conflits mondiaux (économiques, culturels, politiques ou même armés) ont régulièrement illustré les discours et les prises de paroles des équipes présentes, le jury mené par Juliette Binoche a remis la Palme d’or au cinéaste iranien Jafar Panahi, pour son film, Un simple accident. Un long-métrage dénonçant notamment les conditions d’emprisonnement en Iran, marqué par la présence sur place du cinéaste, après plusieurs années d’incarcération. Une Palme symbolique, donc, mais loin de démériter, tant le cinéma de Jafar Panahi a su s’imposer depuis plus de deux décennies.

Le film de Kleber Mendonça Filho, L’agent secret, est reparti pour sa part avec deux prix — il s‘agit donc du film le plus récompensé —, celui de la mise en scène et de l’interprétation masculine pour Wagner Moura.

Valeur sentimentale, Sirat, Jeunes mères, La petite dernière… Le palmarès complet du Festival de Cannes a également été marqué par l’absence totale du cinéma américain, qui n’a pas su convaincre cette année, un an après la Palme d’or reçu par l’un des plus grands représentants du cinéma US indépendant, Sean Baker, avec Anora. Wes Anderson, Kelly Reichardt ou encore Ari Aster n’ont pas ébloui la Croisette.

D’autres films en compétition n’ont pas su convaincre non plus et le retour de Julia Ducournau avec Alpha, après sa Palme d’or pour Titane (2021), est passé plutôt inaperçu.

24,99€
28,26€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Palmes d’honneur et moments inoubliables

Mais si le cinéma américain est reparti bredouille lors du palmarès, il a bien été célébré durant la quinzaine. Palme d’honneur pour Robert De Niro — remise par Leonardo DiCaprio —, ainsi que pour Denzel Washington lors de la présentation de Highest 2 Lowest de Spike Lee, ouverture officielle du Festival par Quentin Tarantino et, bien sûr, présentation exceptionnelle de Mission: Impossible – The Final Reckoning, Hors Compétition… Tous ces moments ont marqué cette 78e édition.

La montée des marches de Tom Cruise et de l’équipe du film demeure l’un des moments forts de cette 78e édition, l’acteur ayant de nouveau marqué la Croisette, trois ans après la présentation tout aussi mémorable de Top Gun: Maverick.

Quand le cinéma parle de cinéma

Si le cinéma aborde la politique et la société, le cinéma parle aussi d’art et cette année, plusieurs films ont eu des approches très « méta » en évoquant directement le 7e art. Nouvelle Vague de Richard Linklater — consacré au tournage d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard —, mais aussi Les aigles de la république ou encore Valeur sentimentale ont ainsi évoqué le cinéma dans leurs propos et leurs intrigues.

Un thème récurrent du Festival de Cannes, puisqu’on se souvient de l’ouverture, il y a deux ans, avec le film Coupez! de Michel Hazanavicius.

La bande-annonce de Nouvelle Vague.

Si pour de nombreux festivaliers et critiques cette 78e édition est apparue comme assez « petite » comparée à d’autres éditions — sans une évidence absolue à la fin de la compétition —, la quinzaine a permis à de nouveaux cinéastes de présenter leurs premiers films et d’entrer dans la cour des grands. Des actrices et acteurs connus comme Kristen Stewart, Scarlett Johansson ou encore Harris Dickinson sont ainsi passés derrière la caméra avec des films remarqués et des nouvelles voix du cinéma ont émergé.

Amélie Bonnin a séduit le Festival avec le film Partir un jour en ouverture, tout comme la pépite Ma frère. Enfin, on retiendra aussi Pillion de Harry Lighton, Aisha Can’t Fly Away de Morad Mosfata ou encore le film d‘animation Amélie et la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, adapté du livre d’Amélie Nothomb. Le Festival de Cannes s’achève, mais les films sont ou seront prochainement à découvrir dans les salles de cinéma, en attendant la 79e édition, prévue pour mai 2026.

À lire aussi

Article rédigé par