Inspirée des romans de Juliette Benzoni, la nouvelle production de France Télévisions revisite le destin de deux figures féminines de l’histoire de France.
La cour de France s’apprête à vibrer sous les ors du XVIIe siècle. France 2 dévoile ce 18 juin Une amitié dangereuse, mini-série historique en quatre épisodes. Créée et réalisée par Alain Tasma, cette fresque romanesque nous plonge dans les coulisses intimes du pouvoir royal à travers la relation entre la duchesse de Chevreuse et Anne d’Autriche, reine délaissée du roi Louis XIII. À mi-chemin entre reconstitution d’époque et récit d’émancipation, le projet mêle passion et intrigues de cour.
Une adaptation littéraire
Adaptée des romans Marie des intrigues et Marie des passions de Juliette Benzoni, cette nouvelle production retrace la vie de Marie de Rohan. Épouse de deux ducs successifs, amante et manipulatrice, elle s’impose à la cour comme une femme libre qui défie les convenances. À travers son regard, c’est la solitude d’Anne d’Autriche, reine d’un roi bègue et mal aimé, que l’on découvre, ainsi que les jeux de pouvoir dans les couloirs du Louvre.
La série débute avec leur rencontre. Très vite, elles deviennent confidentes, complices, peut-être davantage. Ensemble, elles affrontent l’autorité de Marie de Médicis, les diktats du cardinal de Richelieu et l’incapacité chronique de Louis XIII à « engendrer un dauphin ».
Critiques partagées
Si certains saluent le souffle romanesque, d’autres regrettent un classicisme trop appuyé. Télérama juge que l’écriture « trop classique » leste les premiers épisodes, malgré la maîtrise formelle d’Alain Tasma. Le Monde partage ce constat, tout en louant la performance de Jérémy Gillet, prix du Meilleur acteur à Series Mania, dans le rôle du roi adolescent.
De l’autre côté des Alpes, la RTS fustige une « mise en scène scolaire », un rythme trop lent et un manque criant de moyens. Les interprétations de Kelly Depeault, jugée excessive, et de Stéphanie Gil, trop transparente, peinent à convaincre.
Des moyens limités, une ambition contrariée
D’autres critiques se laissent séduire. France Info vante une œuvre « affriolante », portée par un « grain d’érotisme » assumé et une relecture féminine de l’histoire. Sud Info, plus enthousiaste encore, y voit un « écho dans l’actualité », saluant « le combat que ces deux femmes vont mener contre l’homme qui opprime Anne ».
Malgré les réserves, Une amitié dangereuse a le mérite de réhabiliter une figure peu connue : Marie de Rohan, muse de Dumas dans Les trois mousquetaires. En brossant ce portrait à la fois intime et politique, la série rappelle que l’histoire de France ne s’écrit pas seulement avec des épées, mais aussi avec des regards, des silences et des liaisons dangereuses.
