Taillé pour la haute vitesse, le nouveau film de Joseph Kosinski multiplie les effets spectaculaires mais échoue à dépasser les standards du genre. La presse s’accorde sur une chose : sous le vernis, le moteur narratif patine.
Brad Pitt en combinaison, le son de moteurs qui gronde, des circuits mythiques filmés en IMAX : sur le papier, F1 a tout du blockbuster calibré pour l’été. Réalisé par Joseph Kosinski (connu également pour Top Gun: Maverick), ce long-métrage plonge le spectateur dans la peau d’un pilote vétéran, Sonny Hayes, rappelé en piste pour encadrer le jeune prodige Joshua Pearce. Pourtant, derrière la puissance du moteur, le scénario cale.
Un scénario prévisible
The Times ne mâche pas ses mots, parlant du « film sportif le plus ringard et le plus stupide à ce jour ». Pour Télérama, il s’agit d’« une caricature de success story cousue de fil blanc, avec Brad Pitt en autopromo » et d’un scénario « navrant de pauvreté ». Même constat chez Ouest-France, qui le juge « famélique », ou Les Échos, pour qui l’intrigue est « sans surprise ». Libération, de son côté, déplore un film qui fatigue par son « épilepsie scénaristique » et s’afflige d’un virilisme « premier degré ».
Le Monde estime que « ce film célèbre en fanfare le retour du vieil homme blanc à la virilité charmeuse ». William Bibbiani, dans TheWrap, y voit une « histoire répétitive », des « personnages éculés » et une « glorification pompeuse de la masculinité » qui s’étire « bien après que notre intérêt ait disparu ».
Un divertissement sauvé par son habillage
Le film n’est toutefois pas dénué de défenseurs. Pour IGN, « il est splendide et palpitant à regarder, avec un montage d’exception soutenant le charisme de Brad Pitt à l’écran IMAX », même si le site souligne « une ligne d’arrivée qui aurait pu être plus proche que ces deux heures trente ». NZ Herald salue « une production ancrée dans l’authenticité », bien qu’elle ressemble parfois « davantage à une publicité pour la Formule 1 qu’à un véritable récit ».
Sur le plan visuel, l’unanimité est plus marquée. Franceinfo loue « des plans à couper le souffle des voitures de course en action », une « distribution excellente » et juge le film digne du titre de « blockbuster de l’été ». Rolling Stone, enfin, conclut avec ironie : « C’est à ça que ressemblaient les blockbusters autrefois. On vient pour la voiture luxueuse payée avec un budget délirant. On reste pour le pilote. »
L’omniprésence des placements produits a aussi crispé plus d’un spectateur – Apple Pay en tête. Et l’écriture, jugée datée, laisse peu de place à la nuance ou à la modernité. Reste une œuvre spectaculaire, portée par la mise en scène millimétrée de Kosinski et le charisme de Pitt.
