Sélection

Les 10 meilleurs albums de Neil Young (quand on est nul en Neil Young)

30 juin 2025
Par Thomas Chouanière
Les 10 meilleurs albums de Neil Young (quand on est nul en Neil Young)

En concert le 13 juillet 2025 à l’Adidas Arena, Neil Young signe son grand retour avec l’album « Talkin to the Trees ». On le retrouve plus engagé que jamais, cheminant tranquillement vers son 80e anniversaire qu’il fêtera en novembre prochain. Véritable parrain du rock d’hier et d’aujourd’hui, tour à tour folk, hippie, grunge et country, il incarne à lui seul l’histoire des musiques à guitare de ces 50 dernières années. Petite sélection de ses meilleurs albums.

Enfant victime des lourdes séquelles d’une poliomyélite, Neil Young a grandi dans l’Ontario, au Canada. Comme nombre des musiciens de sa génération – Bob Dylan en tête -, il a pu ressentir à la fois l’émotion intellectuelle que procurait le folk, mais aussi l’énergie organique du rock’n’roll, né dans les années 1950. Il a dès lors assuré la fusion entre les deux styles, qui se manifeste dans l’ensemble de sa discographie, réduite ici – bien à contrecœur – à dix disques essentiels !

Buffalo Springfield (1966)

Au milieu des années 1960, à la suite de diverses petites expériences musicales, Neil Young fait la rencontre d’un autre guitariste et auteur-compositeur-interprète en devenir, Stephen Stills. Après plusieurs projets avortés au Canada, celui qu’on appellera ensuite le Loner, retrouve Stills à Los Angeles et monte avec lui Buffalo Springfield.

Le grand groupe de Los Angeles se nomme alors les Byrds, et les Buffalo s’inscrivent directement dans leurs pas, avec un premier disque folk rock, Buffalo Springfield, réalisé d’une main ferme par Stephen Stills (son For What It’s Worth est depuis utilisé pour illustrer la guerre du Vietnam à l’écran). Encore trop timide pour chanter, Neil Young écrit tout de même Nowadays Clancy Can’t Even Sing, déjà démonstratif de son songwriting et de son jeu de guitare en arpège électrique.

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Crosby Stills Nash & Young – Déjà vu (1970)

Avec un deuxième disque de Buffalo Springfield enregistré dans la douleur, par suite de conflits d’ego avec Stephen Stills, Neil Young veut désormais régner seul sur ses disques. Dès 1968-1969, il grave deux albums solo : un premier, Neil Young, en compagnie de son grand collaborateur Jack Nitzsche, et un second, Everybody Knows This Is Nowhere, avec un groupe de musiciens, le Crazy Horse.

En parallèle, il se réconcilie avec Stephen Stills, parti fonder Crosby, Stills & Nash, et en devient le quatrième membre. Le temps d’une prestation mémorable à Woodstock, et d’un album, Déjà vu, chef-d’œuvre folk rock aux harmonies vocales parfaites, le supergroupe peut s’enorgueillir de la présence du Loner, qui offre notamment la sublime ballade Country Girl à la formation.

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After the Gold Rush (1970)

Il y a, dans toute la carrière de Neil Young, un contraste saisissant entre la beauté diaphane et ténue de ses chansons acoustiques, et les éclairs saillants de ses morceaux électriques, dans lesquels ses doigts semblent dessiner des arabesques saturées. Les deux tubes d’After the Gold Rush, qui s’enchaînent sur le vinyle, en sont le vibrant témoignage : avec Only Love Can Break Your Heart, l’auditeur se laisse bercer par une ballade folk traditionnelle, avant d’être réveillé par un Southern Man, au riff double (piano+guitare), largement agrémenté de saillies électriques.

Comme s’il pouvait être à la fois le Bob Dylan de 1962 et le Jimi Hendrix de 1969, Neil Young a parfois égalé ses deux contemporains, ajoutant une voix falsetto qui ont rendu son style inimitable. 

Harvest (1972)

S’il faut réduire l’époque des baba cools à un seul disque, c’est sans doute l’album culte Harvest qui devrait être choisi. Accompagné de différents musiciens (nommés les Stray Gators) et de ses copains Crosby, Stills et Nash (aux harmonies vocales sur certains titres), le « Loner » laisse exprimer tout ce que son âme comprend de rustique, pastoral et autres épithètes agrestes accolées depuis plus de cinquante ans à ce chef-d’œuvre acoustique – album le plus célèbre de Neil Young.

Mais, à bien y regarder, le disque a davantage de profondeur qu’on lui prêtait au premier abord à l’époque des cheveux longs, des communautés et des cigarettes qui font rire. The Needle and the Damage Done, sublime, évoque sans fard comment l’héroïne est en train de tuer l’entourage du chanteur, et A Man Needs a Maid, chanson symphonique sur l’amour naissant, se veut une chronique autobiographique plus marquante que ce que son arrangement mélodramatique laisse penser. Quant à Harvest, elle recèle toujours plus de trésors à chaque écoute.   

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Zuma (1975)

Entre Harvest et Zuma, Neil Young a eu le temps de faire un enfant, puis de rompre avec Carrie Snodgress, et de perdre son compagnon guitariste du Crazy Horse, Danny Whitten. À la suite de ces différents événements, il se livre à un retour au rock primal, avec un son beaucoup plus cradingue qu’à l’accoutumée, et des thématiques de chansons entre légendes amérindiennes (le morceau de bravoure Cortez the Killer) et évocation de cocufiage (Danger Bird). Zébré d’éclairs, l’opus conte le désenchantement d’un auteur traversé par l’éclat du génie dès lors qu’il joue/chante.  

Rust Never Sleeps (1979)

Un disque enregistré en public – mais avec des overdubs studios et sans applaudissements – comprenant une face acoustique et une électrique enregistrée avec le Crazy Horse. Sur le papier, Rust Never Sleeps n’aurait pu être qu’une lubie. Il en ressort un chef-d’œuvre de rock, construit avec un thème initial repris à la fin (le monumental My My, Hey Hey), et un regard perçant sur la musique de la fin des années 1970. Très loin des hippies, mais aussi du show-business de Laurel Canyon en Californie, Neil Young avance dans son propre sillon. Qui l’aime le suive. Et ils seront nombreux.

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Neil Young & Pearl Jam – Mirror Ball (1995)

Dans la région de Seattle pendant les années 1980, on écoutait beaucoup de punk hardcore, de metal et de rock alternatif. Mais aussi Neil Young, et en particulier Rust Never Sleeps. Au point même que Kurt Cobain, originaire de cette cité de l’État de Washington, cita explicitement My My, Hey Hey dans sa lettre de suicide…

Le chanteur de Nirvana, comme bon nombre de ses collègues grunge, avait fait du loner une sorte de parrain. Une transmission générationnelle qui l’a ému, au point d’enregistrer avec Pearl Jam, groupe d’Eddie Vedder, le temps d’un Mirror Ball qui sonne comme un hommage à toute une scène musicale torturée, née avec Young et poursuivie par les Cobain, Cornell (Soundgarden) et consorts. 

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Americana (2012)

Investi dans de nombreux combats politiques – contre les OGM, les Républicains néoconservateurs, les dictateurs, les trusts -, Neil Young n’en est pas moins productif. En 2012, il a souhaité retrouver le caractère instantané des jam-sessions qu’il performait avec son premier groupe (The Squires) au Canada en 1964. Le résultat, l’album Americana, reprend de vieilles mélodies américaines à la sauce rock’n’roll. Une vraie jouvence témoignée par cet opus, et dont la suite, Psychedelic Pill, reprend les phases improvisées des sessions d’enregistrement d’Americana

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Talkin to the Trees – 2025

Nouvel album, nouveau groupe (The Chrome Hearts), et nouvelle tournée 2025-2026 : à 79 ans, Neil Young, qui vit aujourd’hui dans un petit village au Canada, semble plus fringant que jamais. Comme une synthèse, son 48e album mixe production électrique (Big Change), ballade laid-back (First Fire Of Winter) et brûlot country-rock anti-Trump/anti-Musk (Lets Roll Again). Talkin to the Trees s’écoute donc comme un best of composé de titres jamais entendus. Il fallait oser !  

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Neil Young sera en concert le 13 juillet 2025 à l’Adidas Arena (Paris).

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Article rédigé par
Thomas Chouanière
Thomas Chouanière
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